M Comme Métropole. O comme Outremer. U comme Ultramarins. En finir avec les résidus de la société esclavagiste passe par les restes de son vocabulaire.
Nous ne sommes pas de ceux qui pensent que l’Outremer est un truc qu’on met dans un coin et auquel on pense, peut-être, au moment des grandes élections « parce que l’Outremer c’est loin et on n’en parle plus« . Car de telles pensées participent au racisme systémique.
Nous sommes de ceux qui pensent qu’il n’y a plus de Métropole et de colonies. Mais la France.
Car les mots ont un poids. En particulier quand ils sont chargés par l’Histoire. L’histoire de dizaines de millions d’esclaves morts pour la réussite économique de la France.
Nous estimons que la République doit faire en sorte, si tous les citoyens sont égaux en droit, que cette égalité citoyenne, politique, économique, sociale, s’applique également dans les départements français dits ultramarins et à leurs populations.
La crise de confiance, la période de toutes les colères sociales, l’insularité exposée au tout-vent de la mondialisation, la fin de l’esprit de résignation et la volonté de réappropriation mémorielle qu’il convient de regarder en face, font de l’égalité effective une exigence de plus en plus forte à laquelle il est urgent pour la France de répondre.
L’histoire esclavagiste, post-esclavagiste, coloniale, post-coloniale, plantationnaire et pigmentocratique a laissé des séquelles très visibles et bien ouvertes dans les sociétés dites ultramarines. Et l’on ne peut les mettre de côté, les caricaturer ou les traiter par-dessus la jambe.
Nous plaidons pour que justice et réparations soient faites. Parce que les départements français dits ultramarins et ses habitants comptent.
Parce que la France, grâce aux départements français « ultramarins » et aux territoires « ultramarins », est présente aux quatre coins du globe, sur 3 océans et 2 continents, au 1er rang mondial pour sa biodiversité et au 2nd rang pour son domaine maritime.
Parce que la Martinique, la Guadeloupe, La Réunion et la Guyane – qui n’est pas une île – sont des départements français depuis la loi de départementalisation du 19 mars 1946 qui a mis fin, dans les textes, à la colonisation qui a succédé à l’esclavage aboli (pour la 2ème fois après son rétablissement) par décret du 27 avril 1848 impulsé – entre autres – par Victor Schœlcher. Mayotte, qui a une histoire autre quant à elle, est un département français depuis le 31 mars 2011.
Parce que ces départements ultramarins sont une chance pour la France et doivent être considérés en tant que porteurs d’avenir.